La Belgique regorge de délicieuses spécialités nationales. De Gand à Dinant en passant par Liège, les plats régionaux se dégustent jusqu’à Bruxelles. Pour le plus grand plaisir de tous les gourmands.
Oui, c’est vrai, les belges sont les champions de la frite bien croustillante et dorée et ils savent sans nul doute se désaltérer comme personne à coups de pintes de bières. Peu importe qu’elle soit blonde ou brune d’ailleurs, le belge est un bon vivant, qui ne boude jamais son plaisir. Voilà peut-être pourquoi, la gastronomie belge est aussi riche et variée? Impossible en tout cas de passer par Bruxelles, sans partir à la rencontre du patrimoine culinaire de Belgique.
Dans le quartier Dansaert, à quelques pas de la Place Sainte-Catherine, le «Fin de siècle» accueille tous ceux qui ont les yeux plus grands que le ventre, avec une restauration principalement belge et surtout très copieuse. Si vous avez décidé de faire régime, passez votre chemin. Il faut au minimum un appétit d’ogre pour arriver à terminer les gigantesques portions que le chef sert généreusement. Le cadre est simple mais sympathique, avec des vieilles tables en bois, des couleurs chaudes aux murs et une impressionnante verrière dans un style Art déco en fond de salle. Au menu, une délicieuse carbonade flamande à la Chimay, aussi appelée en Flandre «stoverij». Un plat ultra gourmand, composé de morceaux de viande mijotés dans une sauce à la bière. Certains Français oseront dire que c’est un bœuf bourguignon dont on a échangé le vin français contre de la bière belge. Moi je ne m’y risquerai pas. On se bouscule également pour goûter aux chicons farcis à la viande, enroulés dans du jambon et servis avec une sauce à la bière ou encore l’impressionnant jambonneau à la moutarde. Mention spéciale pour les saucisses de campagne au «Stoemp», cette purée de pommes de terre et de légumes divers, typiquement bruxelloise. Toutes ces spécialités sont proposées à des prix défiants toute concurrence. Comptez entre douze et 18 euros le plat. Seul bémol, il faut payer en liquide, la maison n’accepte pas les cartes de crédit. Impossible également de réserver et il faut compter 15 à 20 minutes d’attente avant d’avoir une table, car les Bruxellois font la file pour accéder au «Fin de siècle». Vous noterez cependant la gentillesse du personnel, qui malgré la cohue, est d’une efficacité rarement vue.
Le belge est un bon vivant, qui ne boude jamais son plaisir.
Vous préférez une atmosphère plus classique, avec une cuisine bruxelloise tout aussi traditionnelle mais dite plus «bourgeoise» ? Alors poussez sans hésiter le tourniquet de l’établissement «Aux Armes de Bruxelles» et plongez au cœur d’une institution bruxelloise qui a failli disparaître à jamais. C’est le phénix qui renaît de ses cendres. Pendant des décennies, cette brasserie située en plein centre de l’Îlot sacré, a littéralement incarné la cuisine bruxelloise. En 1954, le restaurant décroche une étoile au guide Michelin et attire le «Tout-Bruxelles» et les célébrités de l’époque, comme Jacques Brel, Aznavour, Fernandel ou encore Line Renaud et Johnny Halliday. Oui mais voilà, au gré des saisons, le restaurant va perdre son prestige et ses nombreux clients, jusqu’à frôler la fermeture définitive dans les années 2000. C’était sans compter sur le chef Rudy Vanlancker qui, en octobre 2018, va redonner une seconde vie «Aux Armes de Bruxelles». Il a littéralement redoré l’endroit, avec une salle à la décoration très Art déco qui fait penser aux brasseries parisiennes, saupoudrée d’une sorte de classicisme avec les boiseries, les tapisseries et les marbres d’antan. Côté menu, il faut un petit moment pour faire son choix, vu l’ampleur de la carte. On s’y perd… et les serveurs aussi, même si le ton reste poli et sympathique. Ne passez pas à côté des authentiques croquettes aux crevettes grises en entrée. Avec une sauce béchamel généreuse et légèrement relevée qui donne un léger pep. Enchaînez ensuite avec un Waterzooï de poulet. Il s’agit d’un plat originaire de la ville de Gand, qui se situe entre une soupe et un repas, qu’on a laissé mijoter doucement et dont le nom signifie d’ailleurs en néerlandais «l’eau qui bout». En dessert, osez l’assortiment de fromages belges ou les gaufres de Bruxelles au sucre et à la chantilly. Le restaurant propose également un large choix de fruits de mer et de poissons, sans oublier les incontournables Moules-Frites. Les prix sont dans une moyenne tout à fait abordable. Notez cependant que certains mets peuvent se retrouver en rupture de stock, que les serveurs ne savent pas toujours si les plats contiennent des allergènes ou pas et qu’un Waterzooï de poulet peut, par inadvertance, se transformer en Waterzooï de poisson. Quelques maladresses vite oubliées, si on tient compte du bon vouloir du personnel.
Photos: Pixabay, Griet Dekoninck, Wittamer, Luc Viatour